Une grande fête militante
Les occupants de Jeumon (Vollard, Live, Jeumon Arts Plastiques et Le Cri du Margouillat) lancent un appel au secours. Ils sont en plein développement et leurs budgets sont trop faibles. Surtout ils sont subventionnés à l’année, ce qui ne leur permet pas le long terme, c’est pourquoi ils se battent pour des conventionnements et des contrats d’objectifs sur trois ans. En arrière plan il y a le contrôle toujours pesant ( inchangé depuis "Quelle culture ?" en 1991) de la mairie de Saint Denis qui entend tirer des bénéfices électoraux sous prétexte qu’elle fournit les locaux. La troupe Vollard, qui fournit l’électricité à tout le monde et n’a plus d’argent, donne le thème de la fête. Des centaines de bougies sont allumées en ville grâce à des petits fanals inventés par kamboo. Des dizaines d’artistes de toutes disciplines se produisent devant 8 000 personnes pendant deux jours. Le Cri du Margouillat sort une édition spéciale. À minuit Gilles Rézette fend la foule en moto et découpe symboliquement le compteur EDF. Jeumon, plongé « dann fénoir », est soudain illuminé par des milliers de bougies. La fête se prolonge sans électricité jusqu’à l’aube, au son du « roulèr » et du kayamb.
les suites
Le soutien massif du public et des artistes sauva une nouvelle fois Vollard et l’Espace culturel Jeumon mais se retourna contre leurs auteurs. Ce fut la dernière grand messe populaire avant la descente aux enfers. La classe politique inquiétée par les affaires avait pris peur. Dans un texte paru après la fête dans la revue Korail Arguments (consulter bas de page) je dénonçais les politiques culturelles locales et appelai à l’émergence de nouveaux interlocuteurs politiques. Je dénonçais l’effet pervers des sursalaires "coloniaux" notamment au niveaux des administratifs et tenants de la culture officielle qui gagnaient deux à trois fois ce que gagnait un artiste. Mal m’en a pris, ils se sont regroupés, droite comme gauche au Port le 14 septembre 1993 pour demander ma tête. Ce que nous réclamions, c’est à dire des conventions triennales ont été finalement offerts aux compagnies, théâtre Vollard compris sauf que, cas rarissime, la nôtre a été brutalement abrogée avant terme tandis qu’une pétition secrète des collectivités réunionnaises dénonçait à Paris ma personnalité "caractérielle" et mon "manque de dialogue". Il était urgent de fermer définitivement au théâtre Vollard la porte du Centre Dramatique .
Presse Sauvons Jeumon !

- JIR 20 juillet 93 Operation survie de tous les occupants

- Le Quotidien 20 juillet 93 Culture, rest pas dan’fenoir

- Temoignages 20 juillet 93 Mille bougies pour la reconnaissance de Jeumon

- Reunionnais 20 juillet 93 Mille bougies pour sortir du fenoir
La fête Mille Bougies

- JIR 24 juillet 93 Vollard a bout de souffle

- Le Reunionnais 24 juillet 93 Vollard s’enflamme

- Temoignages 24 juillet 93 ca va mal mais la fete continue

- JIR 25 juillet 93 Les douze coups de minuit ont sonne

- JIR 25 juillet 93 La Reunion peut-elle s’offrir le theatre Vollard

- Le Reunionnais 26 juillet 93 Vollard s’enflamme

- Temoignages 26 juillet 93 Laissez les vivre

- Le Quotidien 25 juillet Le souffle a pris
les leçons de Mille Bougies

- JIR 27 juillet 93, une certitude, l’espace doit exister

- L’Echo 29 juillet Quelle culture

- Temoignages 31 juillet 93 Que la lumiere soit dans les institutions

- JIR 31 juillet 93 Alain Gili y etait aussi

- Tele 7, 26 juillet 93 Mon pei bato fou

- Le Quotidien 1 aout 93 Feu la salle Jeumon

- Kar sept 93 Quel avenir pour Mille bougies

- Cripures avril 94 Cuisine exotique