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![]() 3 novembre 1987 - Cinérama, La Possession Une projection à haut risque
La journée du 3 novembreAu matin, les "fidèles" se rassemblèrent au Tampon, fief du député, décidés à attaquer le théâtre. Dissuadés sans doute par la Préfecture ils se dirigèrent en autocars (qui avait payé ?) vers l’église Saint Jacques de Saint Denis. l’Evêché avait pris contact, me donnant rendez-vous à la cure. Il y avait là des représentants de diverses associations catholiques, des bonnes soeurs, des prêtres dont une sorte d’inquisiteur très excité. Les journalistes, les caméras attendaient à la sortie. Je discutais avec eux pendant des heures. Je défendis la liberté de création, la liberté d’expression, dénonçais toute oppression et toute censure. A la même époque les catholiques se plaignaient d’être mis à l’index par les Sandinistes au Nicaragua. Je fus évidemment menacé, voué aux Enfers, on me brandit un crucifix sous le nez, etc. De guerre lasse un curé vint me chercher pour aller négocier à l’Evêché rue de Paris. Là bas, autre ambiance, en l’absence de Monseigneur Aubry retenu à Rome, je m’entretins avec le vicaire général. Il était gêné et conscient d’avoir été débordé par les intégristes. Il me demanda de rester un moment le temps que les esprits s’apaisent. On bu du thé et on parla d’art. Pendant ce temps, à La Possession on projetait quatre fois le film tant il y avait de monde. L’image était exécrable et le son inaudible, mais chacun avait à cœur d’y assister. EpilogueA son retour l’évêque me donna l’absolution par voie de presse. Ce ne fut pas le cas de Georges Boissier. La justice trouva une affaire de moeurs à lui mettre sur le dos. Prof, il photographiait et filmait parfois des élèves nus pendant des ateliers "audiovisuels" ! Il fut jeté en prison où il mourut dans des conditions étranges, avant son procès. Ses proches obtinrent par la suite un non-lieu. Quant à moi j’étoffais mon dossier Renseignements Généraux d’un nouvel épisode après l’affaire du Grand Marché. Mais le théâtre Vollard avait tenu bon et à la veille de la création de Garçon, tout le monde savait désormais où se trouvait le Cinérama Video Affaire Je vous salue Marie - Cinérama de La Possession - 3 novembre 1987 - durée 2 mn -
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